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Amal KHLIF


Amal KHLIF est une poétesse et activiste culturelle tunisienne.

Elle a publié trois recueils :
قلب على رأس إبرة (Un cœur sur la pointe d’une aiguille 2015, non traduit)
السيدة كليمونتين (Madame Clémentine, 2018, non traduit)
ثلاث رسائل (Trois lettres, 2022, non traduit).    
Ses poèmes apparaissent régulièrement en traduction française dans la revue Attaques (Al Dante).

Elle est cofondatrice du Collectif Chaml (https://collectifchaml.wordpress.com/) fruit d'une rencontre entre jeunes femmes tunisiennes, désirantes de changer le regard de la société sur les femmes , de déconstruire le mythe de "La femme tunisienne ". Le sommaire du site internet de Chaml restitue l’amplitude de ses activités : Plumes féminines ; Témoignages ;Société ;Culture & Éducation ; Arts ; Politique ; Sexualités ; ÉcritLecture ; Nouvelles ; Médias ; Traductions.


Amal Khlif, dont on a pu dire qu’elle est « l’arbre qui cache une forêt de femmes », marque éloquemment la naissance d’une nouvelle voix générationnelle dans la poésie tunisienne :


J’appartiens biologiquement aux femmes, sexuellement à la beauté, sentimentalement aux belles histoires, humainement aux non-violents, philosophiquement aux existentialistes, émotionnellement aux romantiques, politiquement aux anarchistes, à la classe de la main-d’œuvre féminine qualifiée du secteur de la valeur ajoutée dans le tiers monde, pratiquement aux ambitieux, j’appartiens géographiquement à la mer Méditerranée, aux plaines d’amandiers, de pêchers, d’abricotiers… Par les frontières à la verte Tunisie. J’appartiens aux rivages et aux oasis, aux sommets des montagnes, au point le plus profond de la mer… Historiquement j’appartiens à la révolution, à la génération du coup d’état, de la crise, du terrorisme, à la transformation bénie et au changement…

À l’instant de la prise de conscience
À la douleur du passé quand vomit la mémoire
Aux démangeaisons des blessures et aux soupirs d’oppression
J’appartiens à la rancune, au pardon
À l’instant ultime où tout s’efface, où la fatigue engloutit, où l’oubli engloutit
Tout serait simple et clair
Si mon âme ne fuyait pas mes appartenances claires et simples pour se glisser hors de mon corps et embrasser l’immensité de la nuit et courir après le spectre égaré des étoiles
Et planer dans le vent chargé de senteurs colorées qui imprime leur couleur sur mon âme puis me jette dans les ténèbres
Si mon âme ne s’échappait pas de moi aux plus forts moments d’appartenance pour disparaître et s’accrocher aux particules de lumière de l’absolu
J’appartiens à l’étape suivante où le monde entier disparait et se désagrège
J’appartiens à l’univers, au trou noir
J’appartiens à l’absence



 

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