11 juin 2022 - Maroc
Casablanca / Institut Français
16 au 19 juillet 2022 - France
Festival d'Avignon
21-22 mars 2023 - France
Blois / Halle aux Grains sn
24-26-27-28 mars 2023 - France
Saint-Nazaire / Athénor
30 mars 2023 - France
Choisy-le-Roy / Théâtre
4 avril 2023 - France
Amiens / Centre Jacques Tati
5-8 avril 2023 - France
Vandoeuvre / CCAM sn
12 mai 2023 - France
Orléans / scène nationale
16 mai 2023 - Suisse
La Chaux-de-Fonds / Club 44
24 mai 2023 - France
Nantes - Maison de la Poésie, Grand T
Dodo ya Momo do
performance bilingue (arabe / français) de Soukaina Habiballah
l'intégralité du cycle de poèmes est performé par la poétesse dans les deux langues
son : Zouheir Atbane à partir d'une collecte de berceuses marocaines dans les diverses langues du Maroc
mise en scène : Henri jules Julien
Soukaina Habiballah entrelace, dans Dodo ya Momo do, les voix d’une grand-mère et de sa petite fille qui se parlent à travers l’absence de la mère, et deux thématiques obsédantes : le trauma post-colonial de la grand-mère et la dépression post-partum de la petite-fille.
Sur scène, Soukaina entrecroise les versions arabe et française du cycle de poèmes : elle devient sa propre traductrice, comme si les deux voix alternaient dans son propre corps, sa propre psyché de poétesse. Comme si les deux femmes des poèmes vivaient en elle.
L’exceptionnelle douceur et la saisissante présence de la voix de Soukaina sont mises en valeur sur scène dans un filet de lumière.
La performance bénéficie d'un environnement sonore créé par Zouheir Atbane à partir de berceuses marocaines collectées auprès de très vieilles femmes dans tous les coins et toutes les langues du Maroc.



Dodo ya Momo do
ça fait des années
dit la petite-fille.
que je me trompe
je te vois enlever
tes dents
et les plonger chaque
nuit dans l'eau
je suis seule
noyée
j'ai tenté de crier mais
les bulles s’échappaient de
ma bouche impuissantes à m'aider
qui es-tu dans cette histoire ?
grand-mère ou loup ?
les traces de griffes dans mon esprit
me mènent tout droit à tes mains
qui es-tu dans cette histoire ?
grand-mère ou loup ?
non
ce n'était pas l'hiver
mais tes paroles mêlées
aux embruns de ta bouche
vide comme un blizzard
me glaçaient les os
j'ai cherché une issue
mais la seule possible
menait droit aux cauchemars
je m’y suis engagée
sans y faire attention
je m’y suis engagée
frissonnante
et suis sortie trempée
jamais je ne comprendrai pourquoi
ça a créé en toi une telle détresse
parce que ça réchauffait mes nuits
que tu voulais froides comme la tombe ?
qui es-tu dans cette histoire ?
et comme la tache humide sur mon lit
des années durant j'ai étalé ma peur
pour la faire sécher au soleil
la peur s'est évaporée
mais l’odeur est restée
aiguë
brûlant les yeux
tous les yeux