top of page
FQ4.jpg

4 et 5 Novembre 2023 - Egypte

Institut Français du Caire

Austrian Culture Form Cairo

29 novembre au 3 décembre 2023 - Maroc

Rabat / Villa des Arts ; Casablanca / IF ; Casablanca / Villa des Arts

Fatma QANDIL

Cages vides

lecture performée / vidéo

avec Fatima Qandil (poèmes en Arabe - surtitres)

vidéo et son : Zouheir Atbane

prise de vue : Sally Qandil

La performance existe en version arabe/français et arabe/allemand

traduction française : Chakib Aarou

La performance de Fatma Qandil, Cages vides (أقفاص فارغة) est un exercice de vérité. La célèbre poétesse y propose un montage d’extraits de son dernier livre du même titre (lauréat du Prix Naguib Mahfouz 2022) et de poèmes, affichant son mépris des normes de genre pour laisser toute la place à l’essentiel : une écriture de la vie.


Des textes intensément personnels qui dressent avec une honnêteté sans faille le portrait des relations qui se cachent sous la surface d'une famille égyptienne ordinaire de la classe moyenne, mais aussi d’un amour inextinguible pour la mère, accompagnée jusqu’au seuil de la mort dans une proximité bouleversante.
Seule sur scène, devant de larges plans vidéos d’elle-même dans des situations ordinaires (regarder par la fenêtre, fumer une cigarette, se tenir sur le seuil d’une porte…), la poétesse Fatma Qandil se livre entièrement dans une lecture performée où elle dit sans fard et avec une douceur presque violente la vérité d’une femme.

 

Les vidéos tournées dans son intérieur, offrent une plongée douce dans l’intimité d’une poétesse et l’environnement propice à l’écriture : le fauteuil préféré, l’immense bibliothèque, le bureau d’écriture et les objets qui le peuplent… Ces images constituent une chambre d’écho visuelle où la seule voix de la poétesse n’en finit pas de résonner et bouleverser.

Cages vides (extrait)

 

Pourquoi hériterais-je de la haine que ma mère vouait à l’alcool ? Je n’ai pas d’affaire à ruiner comme son père ou mon grand-père paternel, ni d’enfants pour lesquels il faudrait que je me sacrifie, comme mon père que j’ai déshonoré. Je ne vois aucune justification. Pourquoi n’embrasserais-tu pas un autre héritage, tout en ouverture et en amour, l’héritage de ceux qui ont tout perdu, celui du plaisir pur, de l’ivresse, consentir au blâme et à la censure de tous, à ce que tous soient tes victimes ? Plus encore, consentir à demeurer toujours dans leur mémoire comme mon père dans la mienne, comme mes grands-pères dans celle de mes parents, pour ce qu’ils t’ont fait justifie toutes ces ombres qui débordent de tes entrailles, toutes tes histoires d’amour ratées, tes humiliations, tandis que tu t’endettes et te laisses dépasser par ceux qui ne leur ressemblent pas, et à toi non plus ! Même lorsqu’ils meurent, ils perdurent sous forme de bataille entre toi et le monde, bataille qui te donne vie, désir, force, te fait persévérer pour finir victorieuse ou vaincue, victime ou bourreau, peu importe, ils t’ont donné la vie, tu la leur as prise, naïve comme qui mordrait dans une figue de barbarie pour commencer à l’éplucher. Ces solitaires, dénudés, qui ont choisi en premier d’être des cintres, et n’ont plus jamais pu ensuite choisir les vêtements qu’on leur suspend dessus !

bottom of page