30 juin 2022 - Palestine
Ramallah / Fondation Al Qattan
16 au 19 juillet 2022 - France
Festival d'Avignon
21 juillet 2022 - France
Avignon / Contre Courant
23/27 mars 2023 - France
Saint-Nazaire / Athénor
30 mars 2023 - France
Choisy-le-Roy / Théâtre
11 mai 2023 - France
Orléans / scène nationale
13 mai 2023 - Suisse
La Chaux-de-Fonds / TPR
24 mai 2023 - France
Nantes - Maison de la Poésie, Grand T
Ne me croyez pas si je vous parle de la guerre
lecture performée / concert / vidéo
avec Asmaa Azaizeh (poèmes en arabe), Haya Zaatry (chant, musique), Adam Zuabi (vidéo)
sous titres français
Avec une émotion brute et chargée, Asmaa Azaizeh s'abstient de tout ce qu'elle devrait dire sur la guerre, tout en saupoudrant de sel ces mêmes blessures, libérant le désespoir et la passion accumulés derrière des murs apparemment sûrs.
Ne me croyez pas si je vous parle de la guerre est une performance poétique où l’envoûtante voix grave, presque masculine, de Asmaa Azaizeh, dont la puissance fait écho à la force de ses propres poèmes, dialogue avec le chant et la musique (guitare, électronique) de Haya Zaatry.
Les poèmes sont travaillés comme des chansons et les deux jeunes femmes, qu’on croirait jumelles, se détachent sur les fascinants plans fixes des vidéo de Adam Zuabi (la mère de la poétesse assises sur son diwan, les vaguelettes de la Méditerranée palestinienne, la vieille ville de Haïfa…) qui créent une intimité paradoxale avec les performeuses et offre une acoustique idéale à l’intensité des voix.
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=864tIgVFeWo
Libellules
Il y a des millions d’années les créatures ailées n’existaient pas.
Pour arriver où que ce soit, nous rampions toutes sur nos ventres et nos courtes pattes.
Nous n'arrivions précisément nulle part, mais nos ventres s’écorchaient à la dureté des sols. Nos pattes ont alors commencé à s’allonger comme des montagnes. Et chaque fois que nous nous arrêtions à l’ombre d’un arbre, l’une de nous criait : « Nous y sommes ! » Mais ce n’était qu’une illusion, plus haute que les montagnes.
Il y a des millions d’années, les libellules sont sorties de vilaines petites rivières. L’eau pesait sur leur dos comme un serrement de cœur, alors elles ont demandé des ailes à l‘univers, pour pouvoir distinguer l’angoisse aussi clairement que les pierres dans le lit des rivières.
Depuis, nous volons toutes.
Des millions d’ailes et d’avions obscurcissent le ciel et vrombissent comme des sauterelles affamées.
Mais pas une n’a demandé à l’univers de nous délivrer de l’illusion de l’arrivée.
Et nos cœurs continuent de se serrer.